mardi 15 janvier 2019


ÉCOLE DE STROGANOV 


À la fin du XVIe siècle naît, au nord-est de la Moscovie, ce que l'on a pris l'habitude de dénommer l'école de peinture de Stroganov, du nom de la famille de marchands qui la protégea, mais dont, en réalité, les caractéristiques apparaissent ailleurs également à la même époque. Cette école, ou plutôt ce courant correspondant à une période, privilégia certains traits qui furent bientôt fatals à l'art de l'icône russe, la minutie, l'abondance des détails, l'effet décoratif menant de plus en plus souvent au maniérisme ; l'habileté technique va devenir l'élément principal et se substituer au contenu et à l'expression émotive ; la simplicité des icônes disparaît alors. Les frères Savine et Prokop Tchirine seront parmi les peintres les plus connus de ce courant au XVIIe siècle.
Les icônes deviennent, au cours de cette évolution, de véritables miniatures ; les motifs rehaussés d'or, les filets dorés foisonnent, les détails réalistes se multiplient, notamment les représentations architecturales qui tendent vers la miniaturisation. Ces icônes sont surchargées et on y ajoute en outre, fréquemment, des ornements de métal, des perles ou des pierres.
Un des centres principaux de l'école de Stroganov, qui a fait souvent appel pour débuter à des artistes se rattachant à la tradition de Novgorod, a été la ville de Solvytchegodsk, sur la rivière Vytchegda, région d'exploitation de salines et d'une industrie naissante qui a fait la fortune des Stroganov.
L'école de Stroganov a laissé également de remarquables broderies sur des thèmes religieux, moins connues mais au moins aussi intéressantes que les icônes (epitaphios, voiles, etc.). L'influence de ce style se décèle aussi dans les fresques, plus sèches et de moins bonne venue ; elles connaissent d'ailleurs rapidement leur période de décadence.
D'après un article de Jean BLANKOFF
 

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